Astuces et pensées de forrozeira... L'abraço.
Envie de vous parler de l’abraço… Je le dis à la portugaise, il n’y a pas de traduction qui me convienne et juste ce terme “abraço” me donne le sourire aux lèvres.
Quand j'ai débuté le tango beaucoup de partenaires m’ont dit que j’avais un abraço très agréable, et j'ai compris que le plus important était avant tout d'être confortable dans la danse. Leader comme follower. Un danseur très technique qui n’est pas confortable, et bien, on n'a pas tant que ça envie de danser avec lui…
Alors comment on fait pour avoir un bon abraço?
Déjà il faut se dire que les bras c’est bien, mais il n'y a pas que ça. Mon abraço, c’est un tout. Faisons le tour:Mon bras gauche sur les épaules de mon partenaire, relâché; c’est pas lourd un bras, je peux le poser. Sautons de l'autre côté, ma main droite qui tient la main de mon partenaire, souple mais présente, réactive. Je soutiens un peu mon coude, mais je suis relâchée, je ne pousse pas contre mon partenaire. Épaule relâchée aussi, toujours. Pas si facile!
Et donc entre les deux? Il y a mon dos, et mon cou, ma tête. Et là ca fait beaucoup. En terme de posture je dois être à la fois droite, c'est à dire haute et sur mon axe, sans pencher et sans m'accrocher à mon danseur - c'est ce qui fait que je suis légère - et à la fois souple.. Joue contre joue, ou pas. Nuque détendue. Puis je dois donner de la présence dans mon dos, chercher tout le contact du bras pour suivre tous les mouvements. Et sans perdre la connection en avant!
Es-tu dans la position là, en train de tester et prendre conscience de chaque partie de ton buste? Oui? Génial! Mais maintenant, relâche, respire, et ne pense plus à rien...
J'ai compris qu'il y a plein de choses qui passent à travers cet abraço. Nos émotions, notre implication dans la danse, cette danse là, sur le moment, avec ce partenaire. La confiance que je mets en lui/elle. Si je pense à autre chose mon partenaire va le sentir. Mais aussi dans l’autre sens, je vais sentir si mon partenaire n'est pas connecté avec moi.
C’est comme si en plus “d’accrocher” nos corps ensemble, on connectait aussi nos âmes…
Ya pas à dire, le forró c’est beau. :)